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Terrasse en bois : comment bien la concevoir, pour en profiter durablement ? Terrasse

Terrasse en bois : comment bien la concevoir, pour en profiter durablement ?

Mis à jour le 2 août 2024 à 16:48:36

Découvrez les avantages de la terrasse bois, les bonnes pratiques pour la conception de la terrasse et le choix du bois.

La terrasse en bois est un lieu privilégié par de plus en plus de Français, pour profiter des espaces extérieurs, été comme hiver. Fort de nombreux atouts, cet aménagement requiert toutefois une maîtrise professionnelle, pour que cet ouvrage puisse être pérenne. Découvrez les principes fondamentaux liés à la conception, pour que votre terrasse en bois vous apporte continuellement satisfaction.

La terrasse en bois a le vent en poupe

La terrasse en bois représente un espace de transition douce, entre l’extérieur et l’intérieur d’une maison. C’est d’autant plus vrai avec une maison maçonnée, tandis que la terrasse en bois apparaît aussi comme un prolongement logique d’une maison à structure bois.

Cet espace peut prendre plusieurs formes, où le bois s’avère clairement approprié, ce qui permet à chaque habitant de se projeter dans la création d’une terrasse (À lire sur le sujet : Terrasse : Quels sont les avantages du bois ?). En effet, on peut la retrouver dans bien des contextes :

  • sur un balcon ou une terrasse d’appartement ;
  • en porte-à-faux au-dessus d’un terrain pentu ;
  • dans un jardin ou une cour enclavés ;
  • dans le prolongement d’un volume (chambre, séjour) ;
  • dans une véranda…

Il est donc plus facile d’envisager le prolongement des usages de sa maison avec une terrasse, qui est plus rapide à concevoir et à installer qu’une extension complète de l’habitat. Bénéficier d’un espace supplémentaire, facilement accessible, permet de profiter pleinement de ces espaces extérieurs, perçus comme tout aussi importants que les pièces de vie intérieures.

Il est essentiel de bien intégrer la terrasse au site existant pour harmoniser son style avec les éléments présents. La terrasse constitue une extension extérieure d’un bâtiment : elle doit être en harmonie et proportionnée avec l’existant.

De nombreux avantages de la terrasse en bois peuvent être cités en complément :

  • Réversibilité : le bois permet à la terrasse d’être facilement démontable, contrairement au terrassement traditionnel ;
  • Adaptabilité, quelle que soit la topographie du sol ;
  • Respect de l’environnement, par l’usage d’un matériau bois pleinement vertueux sur cet aspect, mais aussi par le respect de la végétalisation des lieux alentour, qui ne sont ainsi pas dénaturés (À lire sur le sujet : Le bois, un matériau naturel, renouvelable et bien plus encore). La terrasse en bois s’inscrit pleinement dans la règlementation environnementale RE2020, et répond aux attentes grandissantes des maîtres d’ouvrage d’avoir des matériaux « écologiquement vertueux » ;
  • Facilité d’entretien ;
  • Rapidité de mise en œuvre ;
  • Légèreté.

Notons encore que la terrasse en bois constitue un revêtement chaleureux, apprécié pour son esthétique et offrant un contact agréable.

Vouloir profiter davantage des espaces extérieurs est un sentiment grandissant depuis les années COVID, et leurs confinements imposés. Associée à l’image de convivialité, la terrasse en bois a aussi connu un essor dans le secteur de la restauration, car cette surface permettait d’accueillir des clients, en s’affranchissant des limites requises par les règles sanitaires.

Ainsi, le marché de la terrasse bois et dérivés (sources : LCB, Jean-Marc Mornas) révèle que ce marché a connu une progression de + 34 % entre 2019 et 2021, atteignant 16 millions de m² vendus. Déjà en 2019, on notait une augmentation de 30 % à 50 %, selon les types de terrasses (résineux, exotique, composite). Avec les travaux d’amélioration de l’habitat, qui restent une tendance actuelle, les professionnels tablent sur 25 millions de m² vendus en 2025.

Lambourdage sur sol bétonné – Sources : Plan rapproché ; Fibois France

Pour accompagner ce développement et s’assurer de la satisfaction des clients, la terrasse en bois doit suivre des normes et règlementations spécifiques. Citons les référentiels suivants :

  • Le DTU 51.4 (décembre 2018) décrit les règles de l’art pour la mise en œuvre des platelages extérieurs ;
  • La norme française NF B 54-040 (décembre 2018) indique les spécifications des lames de platelages extérieurs en bois ;
  • La norme NF DTU 31.1 (juin 2017), pour la conception et la mise en œuvre des pièces de structure (solivages) éventuellement positionnées sous le platelage. Ce même DTU est appliqué si la terrasse est posée à plus d’un mètre du sol, ce qui impose un changement de règles de résistance et de portée. On parlera ici de terrasse sur pilotis.

Quand les terrasses sont de plain-pied, c’est-à-dire à moins de 60 cm du sol, il n’y a pas de démarche administrative à accomplir, si ce n’est respecter le Plan Local d’Urbanisme (PLU). Si elle est montée à plus de 60 cm du sol, il faudra déposer une déclaration de travaux pour des terrasses inférieures ou égales à 20 m², ou un permis de construire si la surface est supérieure.

À partir de ces règles de bonne pratique, il est important de s’adresser à des professionnels, pour assurer la conception et la réalisation de l’ouvrage (À lire sur le sujet : Faire appel à un professionnel du bois pour s’assurer d’un travail fait selon les règles).

Terrasse en bois : quels choix pour quelle conception ?

Une terrasse en bois est tout d’abord à distinguer d’un platelage bois, qui n’intègre que les lames de bois et ses lambourdes. La terrasse, elle, inclut aussi la structure et les fondations, pour constituer l’ouvrage complet.

L’assemblage complet d’une terrasse en bois suit plusieurs principes fondamentaux (À lire sur le sujet : Terrasse bois : Comment l'assembler ?), à savoir :

  • Protéger la zone concernée par du géotextile, pour éviter la repousse des végétaux à travers la terrasse ;
  • Espacer les lambourdes de 30 à 40 cm, et les positionner sur des plots, pour les isoler du sol et de son humidité, qui peut provoquer des remontées capillaires ;
  • Laisser un espace de 2 à 3 mm environ entre chaque lame, pour que leurs dimensions puissent varier avec l’humidité, sans dégrader physiquement les lames. Le retrait/gonflement du bois est en effet à anticiper, vu les variations dimensionnelles auxquelles il sera soumis.

D’une manière générale, la sous-face des lames de bois doit être ventilée pour limiter les écarts d’humidité dans les lames, sources de tuilages ou déformations.

D’un point de vue des dimensions, les lames doivent respecter un coefficient d’élancement, qui est le rapport entre la largeur et l’épaisseur de la lame. Sans le respect de ce coefficient, défini par la norme NF B 54-040, les risques de déformation et de tuilage sont accrus.

La terrasse doit suivre une légère pente, afin de faciliter l’écoulement de l’eau vers l’extérieur de l’ouvrage. En effet, une stagnation d’eau favoriserait la dégradation du matériau bois qui, quoi qu’il en soit, doit être d’une classe d’emploi 4 pour être suffisamment pérenne.

Pour éviter ce risque, des bandes bitumineuses peuvent être collées sur les lambourdes et la ventilation de tous les éléments bois est requise. Les vis ne doivent pas être non plus trop enfoncées, car cela créerait des zones de rétention d’eau.

Concernant cette étape de fixation, il est préconisé de poser 2 vis à chaque extrémité des lames, puis une vis sur chaque lambourde en quinconce, après avoir matérialisé l’emplacement des lambourdes sous les lames avec une craie. La quincaillerie utilisée est constituée de vis en acier inoxydable. Pour éviter que les lames ne se fendent, la réalisation d’avant-trous est indispensable pour les essences dures telles que le chêne, le châtaignier ou les essences exotiques, et souhaitable pour une mise en œuvre de qualité avec des essences plus tendres. Une fraise à ébavurer peut aussi être utilisée pour réaliser une découpe conique, où se logera la tête de vis. Les lames peuvent encore être clipsées sur des fixations invisibles, soit sur le chant, soit sous leur face inférieure : l’alignement de la première rangée requiert alors une réelle attention.

Selon la nature du support (béton, carrelage ou sol naturel), les règles à respecter vont varier pour l’emplacement de la future terrasse. Le mode de pose sera par exemple déterminé par le niveau par rapport au sol intérieur, l’évacuation des eaux de pluie, l’isolation du support, ou encore la pose en hauteur.

Le lambourdage, avec potentiellement des solives ou des poutres complémentaires, compose la structure des lames de terrasses. D’où l’importance qu’il soit stable et résistant, pour supporter les charges qui vont dépendre par exemple de la force du vent, du poids de la neige ou de la fréquentation de la terrasse. Des critères comme le type d’ancrage des lambourdes, la masse volumique du bois ou encore la section des éléments vont influer sur cette stabilité. On considère que l’épaisseur des lambourdes doit être au moins doublée par rapport à celle des lames, tandis que leur section habituelle est de 38-42 x 60-70 mm. Différentes configurations de lambourdages sont là aussi possibles.

Différentes configurations de lambourdages

Vous souhaitez comprendre en détail tous les choix possibles de conception ? Retrouvez le guide de conception et de réalisation des terrasses en bois (PDF).

Une fois la terrasse posée, un entretien est à prévoir, au moins 1 à 2 fois par an, généralement au printemps et à l’automne, pour enlever les mousses qui peuvent se développer (À lire sur le sujet : 5 conseils pour préserver le bois d'extérieur). Un simple balai-brosse et de l’eau suffisent à ce nettoyage.

Sans finition, le bois va aussi naturellement grisailler (À lire sur le sujet : Revêtement extérieur : griser ou saturer ?). Pour éviter cette coloration, on peut appliquer des produits comme des lasures ou des peintures. Il faut que ces solutions soient aqueuses, plus respectueuses de l’environnement, et microporeuses, pour laisser le matériau bois respirer. Aussi, avant l’application d’une couche, il est conseillé de brosser la surface pour éliminer les couches précédentes et laisser le bois respirer.

Ces produits sont généralement garantis entre 5 et 10 ans. En fonction de leur teneur en pigments, ils seront plus ou moins efficaces. Cependant, une peinture trop sombre risque de créer des surchauffes en été, rendant la terrasse impraticable pieds nus.

L’application d’une finition, ou même une opération de dégrisage, sont donc envisageables. En passant par un professionnel, il faut compter environ 8 à 10 euros HT par m² et par opération.

Si l’entretien est une phase qui peut s’avérer nécessaire, la première raison de la durabilité d’une terrasse en bois est le choix qui est fait en amont du matériau utilisé.

Terrasse en bois : bien connaître le matériau

Pour qu’une terrasse en bois soit pérenne, comme pour tous les usages, il est crucial d’utiliser le bon bois au bon endroit (À lire sur ce sujet : Usages du bois : Placer la bonne essence au bon endroit). Pour un usage extérieur, avec des lames horizontales, il est nécessaire de recourir à un bois qui soit de classe d’emploi 4, pour une durée de vie de 15 ans. Ces bois sont alors suffisamment durables au contact du sol, immergés dans l’eau douce ou soumis à des humidifications fréquentes. Cette caractéristique peut être naturelle ou bien conférée par un traitement de préservation.

On distingue ainsi 4 grands types de terrasses, selon l’essence de bois qui sera utilisée (À lire sur le sujet : Quelle essence pour la terrasse ?):

  • Les terrasses en bois résineux : ces terrasses sont majoritaires sur le marché, et représentent 60 % des ventes en 2021, soit 10 millions de m² vendus. Il s’agit à 92 % de bois traité par autoclave, avec une dominante de pin maritime et de pin sylvestre. Ces configurations présentent un bon rapport qualité-prix, allant dans une fourchette moyenne entre 80 et 140 euros/m² posé ;
  • Les terrasses en bois exotique : 3 millions de m² ont été vendus en 2021. Ces terrasses utilisent des bois certifiés FSC ou PEFC. De nombreuses essences sont possibles (ex. : Teck, Ipé, Iroko, Doussié, Cumaru, etc.). Ces bois sont naturellement durables, mais le coût est généralement plus élevé, lié à l’importation du matériau. On parle d’une fourchette entre 150 et 220 euros/m² posé ;
  • Les terrasses en bois composite : incluant aussi les solutions en bambou, ces terrasses représentent maintenant 20 % du marché, avec 3,2 millions de m² vendus en 2021 ;
  • Les terrasses en bois feuillus : certains bois indigènes comme le faux-acacia ou le châtaignier sont naturellement durables et ne nécessitent pas de traitement. Toutefois, ces essences peuvent être sujettes à des risques de fendage et des remontées de tannins, qu’il faut bien anticiper.

D’une manière générale, les terrasses qui utilisent du bois massif relèvent du DTU 51.4. À l’inverse, pour être reconnues en technique courante, les terrasses en bois composites ou en bois thermochauffés doivent bénéficier d’un avis technique.

Terrasse en bois exotique – Source : Beluga Studio

Dans tous les cas, il faut travailler le profil des lames, pour éviter la stagnation d’eau. D’où la surface bombée, pour permettre l’écoulement de l’eau. Aussi, l’orientation des cernes a un rôle à jouer dans les déformations qui peuvent apparaître : pour limiter le tuilage, on privilégiera des lames où le cœur du bois est tourné vers le haut. La face inférieure est aussi rainurée.

La pose même des lames peut aussi suivre différentes configurations pour donner un aspect personnalisé (pose en longueur, largeur, en V, en diagonale, en pointe de diamant, etc.). Hormis les lames, on peut aussi poser des caillebotis en bois (À lire sur le sujet : Caillebotis ou lames: penser l’aménagement de sa terrasse bois).

Comme vous le voyez, la conception d’une terrasse fait l’objet de nombreuses interrogations à se poser en amont du projet. Selon la nature du terrain, le budget disponible ou encore la pérennité que l’on souhaite avoir, tout est modifiable pour trouver la meilleure configuration.

Vous voulez en savoir plus sur la terrasse en bois ? Découvrez l’Association Terrasse Bois, la branche professionnelle spécialisée dans ce domaine.

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