L’isolation thermique avec du bois : une isolation naturelle performante !
Mis à jour le 2 août 2024 à 10:27:30L’isolation thermique avec des matériaux biosourcés, qu’on pourrait qualifier d’isolation naturelle, est à considérer pour améliorer les performances de votre habitat. Limiter les déperditions en hiver et se protéger de la chaleur en été, tels sont les premiers avantages d’une isolation. Découvrez les multiples matériaux à base de bois, leurs caractéristiques, les techniques et les atouts de cette opération vertueuse.
Les multiples intérêts de rénover son habitat avec le bois
L’isolation thermique est une opération qui consiste à renforcer les performances thermiques de son habitat. Elle peut s’appuyer sur des techniques mettant en œuvre du bois, tant pour l’ossature, les menuiseries extérieures, que pour l’isolant en tant que tel. Cette isolation naturelle apporte des gains supplémentaires, notamment sur le confort des habitants.
Se protéger du froid
Aujourd’hui, vivre confortablement est d’autant plus important que la situation climatique évolue.
En hiver, il faut se protéger du froid pour conserver une température moyenne de 19 °C à l’intérieur. L’idéal étant de les atteindre sans avoir à consommer trop d’énergie pour se chauffer. En effet, l’énergie la plus propre est celle qu’on ne consomme pas. Or, par température extérieure négative, une maison mal isolée perd environ 1 °C toutes les 20 minutes sans chauffage externe.
Si l’isolation à proprement parler va améliorer les performances, il en est de même des menuiseries extérieures qui peuvent être de réels atouts thermiques. La fenêtre bois, au-delà de son côté esthétique, permet en effet de limiter la déperdition de chaleur de 10 à 30 % dans votre intérieur selon la région ou encore l’orientation de la fenêtre. Aussi, la qualité du vitrage va influencer le degré d’isolation thermique. Enfin, en hiver, l’apport de chaleur solaire peut être un atout : un coefficient de transmission lumineuse est défini pour chaque menuiserie et va déterminer la quantité de lumière et de chaleur qui passe à travers le vitrage. Enfin, la maîtrise de l’étanchéité autour des menuiseries sera nécessaire, pour éviter le ressenti de parois froides, les courants d’air ou encore la condensation sur les vitres.
L’énergie liée au chauffage utilise potentiellement des combustibles fossiles (ex. : du gaz, du fioul) fortement émetteurs de carbone. Ils contribuent donc à l’effet de serre et au dérèglement climatique. Or, la Stratégie Nationale Bas Carbone définit au niveau national un objectif de réduction globale des émissions de carbone dans l’atmosphère, pour lutter contre ce changement climatique. La réduction de l’empreinte carbone de la consommation des Français fait partie de ses challenges. Pour cela, elle favorise l’usage d’énergies à base de bois et de matériaux bois et biosourcés dans le bâtiment, pour multiplier par deux le stockage de carbone et diviser par 6 les émissions de gaz à effet de serre.
Aussi, le coût des énergies fossiles a connu de fortes hausses, ce qui représente un poste de dépenses grandissant pour les ménages. Elles sont plus fluctuantes, dépendantes de marchés internationaux. L’électricité connaît aussi une augmentation de 8,6 à 9,8 % en février 2024 (source : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A17111). Quand les besoins de chauffage restent nécessaires et importants, les énergies bois restent 2 à 4 fois moins chères que les énergies fossiles (À lire sur le sujet : Le chauffage au bois, un atout pour l'environnement).
L’isolation est donc une solution fiable pour limiter les dépenses régulières liées au chauffage en hiver, et donc s’affranchir des coûts générés, tout en améliorant ses pratiques vis-à-vis du climat.
Se préserver de la chaleur
En été, le bénéfice est tout aussi important. Avec cette même évolution climatique, les étés sont de plus en plus chauds, nous orientant vers des canicules de plus en plus fréquentes. Le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat), dans son 6e rapport, observe que la température moyenne à la surface de la Terre a augmenté de 1,1 °C depuis 1900. De plus, en 2019, 79 % des émissions de gaz à effet de serre sont liées aux secteurs de l’énergie, de l’industrie, du transport et du bâtiment.
Or, l’isolation thermique protège aussi de la chaleur, pour maintenir une température la plus agréable possible à l’intérieur des logements, que ce soit le jour ou la nuit. On le sait, on parle d’inconfort thermique lorsque la température dépasse 26 °C la nuit, et est supérieure à 26 - 28 °C le jour.
L’isolant joue aussi un rôle en ralentissant le flux de chaleur qui traverse les parois. Pendant une journée d’été, la température extérieure est à son maximum en milieu d’après-midi ; une paroi isolée avec un isolant minéral sera alors traversée par le flux de chaleur en quelques heures, tandis qu’avec un isolant biosourcé, il faudra 6 à 10 h pour que le flux traverse cette paroi. On parle ainsi d’un « déphasage » qui décale les flux de chaleur pendant la nuit quand la ventilation nocturne permet le rafraîchissement, améliorant ainsi le confort de l’habitant.
Là encore, le but de l’isolation est d’éviter l’usage des climatiseurs, qui contribuent à leur tour, par l’énergie qu’ils consomment et l’air chaud qu’ils rejettent, à l’augmentation des températures extérieures.
Au niveau des parois vitrées, une réflexion sur les menuiseries extérieures s’avère tout aussi pertinente. Le matériau bois connaît par exemple une faible conductivité : la température extérieure, quelle qu’elle soit, est donc difficilement transmise dans le bâtiment, ce qui vient en complément d’une bonne isolation des parois. Au niveau du vitrage, l’installation de brise-soleil orientables (BSO) à l’extérieur viendra bloquer les rayons du soleil en été, afin que la chaleur ne rentre pas dans le bâtiment.
Pour parvenir à une isolation efficace, de multiples solutions existent, notamment parmi la famille des biosourcés.
Les solutions biosourcées pour une isolation naturelle ?
On parle d’isolation naturelle, quand on utilise des matériaux dits biosourcés. Ces matériaux sont issus de matières vivantes, végétales ou animales. On y retrouve par exemple la laine de bois, la ouate de cellulose pour les isolants à base de bois, ou encore le chanvre, la paille et la laine de mouton, parmi d’autres.
Ces matériaux sont tout à fait aptes à remplacer des isolants minéraux (ex. : laine de verre, laine de roche) ou issus de la pétrochimie (ex. : polystyrène, polyuréthane), autant dans les planchers, les toitures ou bien les murs. Ils présentent aussi l’avantage de stocker du carbone, et nécessitent moins d’énergie, dite grise, pour leur production et leur mise en œuvre. L’impact environnemental est donc positif, en plus d’un confort avéré, autant pour les ouvriers qui les posent que pour les habitants qui vivent dans cette atmosphère plus saine. L’impact carbone étant plus avantageux, ces matériaux sont en conformité avec la RE 2020.
Parmi les isolants, on distingue 3 grandes familles :
- les isolants rigides, sous forme de panneaux : c’est le cas des panneaux de fibres de bois, issus de plaquettes de scierie ou des résidus de branches en forêt. Ce sont principalement des fibres de bois résineux qui sont utilisées (ex. : pin, épicéa, etc.). Une fois cette matière broyée et défibrée, on rajoute de l’eau (ou un liant, dans le cas d’un procédé à sec), avant pressage à une densité définie et mise à dimensions du panneau. Son épaisseur va ensuite varier selon la résistance thermique R que l’on souhaite atteindre. Ces panneaux suivent la norme NF EN 13 171 – Produits isolants thermiques pour le bâtiment – Produits manufacturés en fibres de bois ;
- les isolants semi-rigides, sous forme de panneaux souples : c’est le cas de la laine de bois par exemple, dont la densité est moindre que celle de l’isolant en fibre de bois. On parle aussi de panneaux flexibles. Les produits « laine de bois » sont régis par la norme NF EN 13 168 – Produits isolants thermiques pour le bâtiment – Produits manufacturés en laine de bois.
- les isolants en vrac : on peut citer la ouate de cellulose, issue du recyclage du papier journal.
Isolation en ouate de cellulose dans un mur à ossature bois – Sources : Plan rapproché ; Fibois France ; France Bois Forêt
En complément des normes, la certification ACERMI permet de garantir que les performances thermiques d’un isolant (en hiver) sont conformes à ce qui est annoncé par le fabricant. Il est aussi possible de comparer les isolants entre eux.
Pour étudier les caractéristiques des isolants biosourcés, comme lors d’une isolation laine de bois par exemple, il faut notamment s’intéresser aux données suivantes :
- La conductivité thermique (λ) : avec un λ faible, les performances d’isolation thermique seront meilleures ;
- La densité : un isolant à faible densité aura des performances thermiques accrues, car l’air immobile présent est un excellent isolant ;
- Le coefficient de résistance à la diffusion de la vapeur d’eau (μ) : Plus l’indice μ d’un matériau est faible, plus il permet à l’humidité ambiante de traverser une paroi, et donc au mur de « respirer ».
À noter enfin que la plupart des isolants biosourcés sont classés E vis-à-vis de la réaction au feu.
Vous souhaitez comparer les performances des matériaux biosourcés ? Retrouver le guide B-A Bois qui leur est dédié.
L’isolation thermique par l’extérieur en bois : allier confort et efficacité !
L’isolation thermique nécessite un savoir-faire et une mise en œuvre par des professionnels qualifiés, formés à ce métier. Il est par exemple primordial de faire appel à un bureau d’études thermiques, afin d’étudier l’existant et les configurations à envisager pour optimiser les performances finales. Ce spécialiste doit aussi s’assurer que la nouvelle isolation ne va pas empêcher le mur de « respirer », afin d’éviter tout risque de condensation et donc les dégradations au sein même d’une paroi.
L’isolation peut ensuite s’appliquer aux différents endroits de la maison, pour en améliorer les performances thermiques. Il peut s’agir du sol, des murs, du toit, etc.
L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) consiste à couvrir un bâtiment existant d’une enveloppe protectrice extérieure, sans toucher aux espaces intérieurs. C’est donc une solution très performante, qui évite les ponts thermiques, tandis que les murs intérieurs ne deviennent jamais froids. De même, les surfaces intérieures ne sont pas amoindries, laissant les pièces de vie en l’état. Les habitants peuvent même rester dans leur logement pendant la durée des travaux, dont le chantier se veut rapide.
Pour réaliser une telle isolation, les étapes suivantes sont à réaliser par des professionnels :
- Une ossature bois est rapportée sur la façade existante ;
- L’isolant est posé entre l’ossature, voire au-dessus avec des panneaux rigides, et permet au mur de « respirer » ;
- Si la façade n’est pas étanche, on pose un pare-pluie par-dessus l’isolant ;
- Le revêtement est posé, en respectant une lame d’air entre le bardage et l’isolant (À lire sur le sujet : Bardage bois : Spécifications techniques).
Avec un tel procédé, l’impact esthétique est aussi positif, apportant un cachet qui peut être valorisé en cas de revente d’un bien. D’autant plus que l’augmentation du confort est réelle, tant en hiver qu’en été, apportant des économies d’énergie certaines (À lire sur le sujet : Isolation thermique extérieure : Un choix esthétique).
En 2022, le marché de l’ITE voit de plus en plus de professionnels s’y intéresser, selon l’enquête nationale de la construction bois. 47 % des entreprises de construction bois ont ainsi réalisé de tels travaux en 2022.
Isolation en fibre de bois – Source : MPBois
L’isolation intérieure peut s’avérer nécessaire pour certains projets, notamment ceux dont les façades sont protégées, d’un point de vue patrimonial. On privilégiera des panneaux souples dans ces cas de figure.
Aussi, notons que différentes techniques existent au niveau des combles :
- Sarking : c’est l’isolation thermique par l’extérieur au niveau du toit, évitant aussi les ponts thermiques sans altérer le volume intérieur disponible. Pour ce procédé, on préférera utiliser des panneaux denses en fibre de bois ;
- Isolation des rampants : cette technique se veut économique et pratique, n’exigeant pas de dépose de la toiture. Pour cela, on préconisera une isolation laine de bois en rouleaux ;
- Isolation du plancher : ce procédé permet de coupler les performances thermiques au confort acoustique. Pour cela, un isolant en vrac (ex. : ouate de cellulose, granulés de liège, etc.) s’avère tout à fait adapté.
Système « sarking » – Source : FCBA
Isolation de toiture en intérieur – Source : FCBA
L’isolation est donc l’opération qui permet d’obtenir un logement plus résilient vis-à-vis des conditions thermiques extérieures. C’est d’autant plus important que le climat est changeant et que l’habitat est devenu un lieu de travail grandissant, depuis le 1er confinement de 2020. L’essor du télétravail est désormais avéré, ce qui requiert l’importance de prendre en compte ce confort. L’isolation contribue donc fortement à la rénovation même du logement.
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