L’extension bois : agrandir pour améliorer l’existant

Le marché de l’extension bois est en plein essor, car ce matériau répond pleinement aux enjeux liés à l’agrandissement d’une maison individuelle. Découvrons pourquoi cette tendance a de quoi convaincre de plus en plus de Français…

L’extension bois : une réponse aux enjeux sociétaux

L’extension d’une maison connaît une dynamique florissante. Aujourd’hui, la construction d’une extension, notamment en bois, s’envisage dans de nombreuses configurations. On peut par exemple citer :

• Agrandissement de l’espace de vie, avec le rajout d’une pièce jusqu’alors inexistante ;
• Obtenir plus de place de plain-pied, pour des propriétaires séniors pour qui accéder à un étage n’est plus pratique ;
• Aménager un espace de travail, vu que le télétravail s’est fortement développé depuis les confinements successifs liés à l’épidémie de COVID-19 ;
• Profiter de ces travaux pour réfléchir à la réorganisation complète de la maison, en matière d’aménagement intérieur ;
• Compléter le projet par une amélioration complète des performances thermiques de la maison, grâce à une opération de rénovation ;
• Construire à partir de l’existant, plutôt que d’envisager une construction neuve d’une maison individuelle ;
• Etc.

En effet, construire une maison individuelle de nos jours n’est pas chose facile, car il y a tout d’abord une volonté de réduire l’impact de nouveaux projets immobiliers sur le foncier, de plus en plus rare. On parle notamment de la mesure dénommée « Zéro Artificialisation Nette » (ZAN), issue de la loi « Climat et Résilience » de 2021, qui doit s’appliquer pleinement en 2050. Selon une source ministérielle, on dénombre entre 20 000 et 30 000 ha de terres naturelles, agricoles et forestières qui disparaissent chaque année, sous l’effet de l’artificialisation. Ainsi, dès aujourd’hui, des efforts sont attendus pour limiter l’impact de l’activité humaine sur les sols, ou tout du moins en mesurer les conséquences environnementales.

De même, en 2024, le marché de l’immobilier est marqué par une hausse des taux d’intérêts des prêts bancaires, qui rendent difficile l’accession à la propriété. En complément, des hausses des prix des matériaux, associées à un foncier qui, de par sa rareté, a aussi un coût qui augmente, contribuent à limiter les projets de construction neuve de logements individuels.

Ainsi, l’extension bois apparaît comme une réponse adaptée à ce contexte, où améliorer l’existant permet de le réinventer. Les besoins des usagers sont aussi pris en compte pour que l’habitat reste un lieu fonctionnel, évolutif et modulable, pour s’adapter aux changements de situation et aux nouveaux modes de vie.

Pourquoi l’extension bois s’adapte particulièrement bien au marché ?

Dans ce contexte, l’extension bois a clairement une carte à jouer. On constate d’ailleurs qu’en 2022, le nombre d’extensions bois a augmenté de 9 %, par rapport à 2020 (source : enquête nationale de la construction bois). Elles sont recensées au nombre de 11 300 en France, dont 86 % concernent des maisons individuelles. Ces données intègrent aussi les surélévations, qui sont une forme particulière d’extension.

Si le bois est particulièrement apprécié pour ces projets d’extension, c’est parce qu’il cumule de nombreux atouts qui en facilitent l’usage (À lire sur le sujet : Extensions / Surélévations : le choix du bois).

Par rapport à la parcelle où se situe la maison existante, on peut dire que le bois :

• offre une liberté architecturale infinie, qui permet de concevoir un projet qui s’inscrit dans les limites cadastrales ;
• est suffisamment léger pour être aisément acheminé sur le lieu des travaux, même si le terrain est difficile d’accès. Certains éléments peuvent notamment être manuportés, sans devoir recourir à du matériel trop imposant ;
• fait principalement l’objet de préfabrication en atelier, ce qui limite fortement les nuisances pour le voisinage qui peut être proche. Cela permet un chantier plus rapide, car les éléments qui arrivent sur site se montent vite. Un projet d’extension conçu par l’architecte Nicolas Masurel a seulement nécessité 8 semaines pour être mis hors d’eau/hors d’air (sans compter les étapes du second œuvre). Il y a aussi moins de déchets. Enfin, s’agissant d’une filière sèche, le bois ne nécessite pas de temps de séchage et donne des chantiers propres, ce qui limite aussi la poussière ;
• ne nécessite pas forcément de reprise structurelle de l’existant. Avec sa légèreté, l’extension bois se greffe généralement sans difficulté, ce qui est particulièrement économique.
• s’adapte pleinement à l’existant, pour limiter les dégradations sur les aménagements qui sont déjà présents. L’impact sur la maison et ses usages est donc minimisé.

Par rapport au matériau en tant que tel, on peut citer en complément :

• Son faible impact environnemental : le bois est un matériau renouvelable et qui stocke durablement du carbone, ce qui permet de lutter efficacement contre l’effet de serre. Il est aussi une ressource de proximité, puisque la forêt française est la 4e forêt d’Europe en surface, avec près de 17 millions d’hectares. Enfin, comme c’est un matériau facile à travailler, il ne requiert que peu d’énergie pour sa transformation, ce qui limite une fois de plus les émissions de CO2 atmosphérique (À lire sur le sujet : Les avantages environnementaux du bois);
• Ses performances thermiques : le bois donne aussi des produits d’isolation très appréciés, tels que la laine de bois ou la ouate de cellulose. Par des techniques d’ossature bois, ces isolants peuvent se retrouver entre les montants des murs, ce qui n’empiète pas sur la surface des pièces de vie (À lire sur le sujet : Comment bien isoler sa maison avec le bois);
• Le confort pour les usagers : on sait que le bois est un régulateur hygrothermique naturel, c’est-à-dire qu’il va absorber ou rejeter de l’humidité ambiante, pour laisser l’air intérieur avec une hygrométrie adaptée. Il donne donc un environnement sain dans l’habitat. On sait aussi que le bois offre un réel bien-être pour les usagers du bâtiment (À lire sur le sujet : Bien-être : les 5 sens du bois);
• L’aspect de l’extension : une extension bois ne signifie pas nécessairement qu’elle est revêtue de bois. Si le bardage bois reste une possibilité tout à fait adaptée, des solutions telles qu’un crépi sont tout à fait envisageables. Ce choix se fait principalement selon la volonté du maître d’ouvrage.

Enfin, le choix du bois peut se révéler pertinent sur le plan économique. Le tarif est toutefois difficile à généraliser, tant il dépendra des choix du client qui peut rechercher des prestations plus ou moins haut de gamme. On pourra toutefois trouver des extensions dans une gamme de prix allant de 1 200 euros HT/m² à plus de 2 500 euros HT/m².

Notons que le prix va aussi dépendre :

• du type de terrain et son accessibilité (ex. : en pente, exigu, etc.) ;
• des procédés techniques mis en œuvre : une technique d’ossature bois se révèlera par exemple moins onéreuse qu’une technique recourant à des panneaux de bois massifs ;
• de la taille du projet : selon la superficie de l’extension, les travaux ne seront pas estimés au même coût ;
• de la conjoncture : les tarifs des matériaux à un instant T, voire des artisans régionaux, peuvent faire varier la note finale.

Quoi qu’il en soit, il est important de recourir à des professionnels de la construction (maîtrise d’œuvre, entreprises bois, etc.), pour s’assurer d’une extension pleinement fonctionnelle (À lire sur le sujet : Faire appel à un professionnel du bois pour s’assurer d’un travail fait selon les règles).

L’extension bois : des professionnels aguerris pour vous accompagner

Vous l’aurez compris… Une extension bois ne s’improvise pas, ceci afin de bénéficier d’une expérience pleinement satisfaisante, dès la phase chantier, et après la livraison.

En amont du projet, il est possible de demander conseil auprès de votre CAUE départemental (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement). Un rendez-vous gratuit pourra vous apporter des réponses sur la constructibilité du terrain, par rapport aussi à l’existant. Le conseiller peut aussi réfléchir à l’implantation de votre projet par rapport à l’existant, ou encore savoir ce que vous pouvez envisager si vous êtes en secteur protégé…

Puis viendront les obligations administratives pour que le projet puisse respecter les règles concernées (À lire sur le sujet : Extensions bois : quelles règles à connaître ?). La démarche à suivre est la suivante :

• Consultation du PLU : ce Plan Local d’Urbanisme définit des règles édictées, sur ce qu’il est possible de construire ou non dans une commune donnée. Il peut notamment concerner la hauteur des projets ou la bonne intégration des constructions parmi le tissu architectural existant ;
• Pour une surface créée < 20 m² : il vous faudra déposer une déclaration de travaux auprès de la mairie, qui dispose ensuite d’un mois pour faire un retour ;
• Pour une surface > 20 m² : un permis de construire doit être déposé auprès de la mairie, qui donnera une réponse dans les 2 mois. Il est à noter que la nature du matériau (en l’occurrence, le bois) ne peut pas constituer un motif de refus du permis ;
• Si la surface de la maison après extension est inférieure à 150 m² en surface de plancher, le permis de construire peut être déposé par le particulier, en qualité de maître d’ouvrage ;
• Si la surface de la maison après extension est supérieure à 150 m², alors le recours à un architecte devient obligatoire. C’est lui qui concevra le projet et qui signera notamment le permis de construire ;
• Après la livraison de l’extension bois, il faut déclarer ce nouvel espace aux services fiscaux dédiés dans les 90 jours.

En complément des compétences de l’architecte, le recours à des bureaux d’étude peut s’avérer fortement utile. Ces entités vont notamment calculer l’aspect structurel de l’extension et de la maison existante. D’autres vont vérifier les performances thermiques, afin que le projet soit aussi vertueux et pérenne sur ce plan.

C’est ensuite aux professionnels de la construction bois de traduire ce qui est conçu en réalité. D’où l’importance de réfléchir au choix qui est fait pour les entreprises. L’extension bois sera alors fabriquée en atelier, puis posée sur site.

Chaque extension qui existe est probablement unique, tant elle s’adapte à un projet déjà spécifique. Pour trouver des références de projets fonctionnels, on peut s’appuyer sur divers retours d’expériences :

• Le témoignage d’une extension de 25 m² construite à Nancy (54) en 2015 ;
• Le Panorama Bois, qui recense en France de nombreux projets de construction bois, dont des extensions bois.

Ces outils donnent des indications sur les techniques utilisées, les coûts associés et l’esthétique obtenue après livraison. Enfin, ils valorisent chacun les équipes de professionnels qui ont travaillé sur les projets.

L’extension bois est donc un projet à réfléchir avant tout changement d’habitat, tant elle permet d’optimiser l’existant, en lui offrant des performances accrues. C’est presque une seconde vie pour la maison individuelle, à laquelle les Français restent fortement attachés.

Vous recherchez un professionnel qui peut vous accompagner dans votre projet ? Retrouvez ici un annuaire des constructeurs bois proposé par l'UICB.