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Maison passive en bois : une conception au service du confort Maison

Maison passive en bois : une conception au service du confort

Mis à jour le 2 août 2024 à 16:50:59

Découvrez l'intérêt de la maison passive et les principes de mises en oeuvre associés dans le cadre d'une construction ou rénovation.

La maison passive en bois est un bâtiment qui s’inscrit pleinement en réponse aux enjeux actuels. Grâce à une réflexion aboutie et une technicité maîtrisée, les performances de ces maisons permettent d’allier gains énergétiques et confort pour les usagers. Découvrez ce concept qui concerne aussi bien le neuf que la rénovation.

Comment définir une maison passive ?

Il existe des maisons passives en bois, mais aussi construites avec d’autres matériaux. En effet, le concept de maison passive est surtout une dénomination qui concerne avant tout les performances du bâtiment.

Pour bénéficier de l’appellation « maison passive », l’ouvrage doit suivre les critères imposés par le label PassivHaus. Ce certificat a été créé à Darmstadt, en Allemagne, dès 1996. Il définit différents seuils à respecter pour une construction neuve, tant sur le niveau de consommation que sur l’étanchéité du bâtiment. Il existe 4 points principaux à respecter :

  • Les consommations annuelles de chauffage doivent être inférieures à 15 kWh/m² ;
  • Les consommations énergétiques globales annuelles (incluant le chauffage, les lumières, l’électroménager, etc.) doivent être inférieures à 120 kWh/m² ;
  • L’étanchéité à l’air doit être optimale, pour éviter au maximum les fuites d’air (on parle d’un seuil maximal de 0,6 m3 d’air par m² et par heure) ;
  • La température intérieure doit rester constante, et ne doit pas excéder 25 °C plus de 10 % du temps chaque année.

Avec de tels atouts, l’objectif affiché de la maison passive est de réduire de 90 % les besoins en chauffage. Ainsi, il n’est plus nécessaire d’installer un système de chauffage conventionnel, tant les apports « passifs », comme ceux du soleil, doivent contribuer au confort thermique intérieur, en toutes saisons.

Pour y parvenir, on s’intéresse alors à différents postes : l’isolation thermique, la ventilation, l’orientation, l’étanchéité, la structure et donc globalement la conception même de la maison. C’est donc une réflexion complète à avoir en amont du projet, afin d’agir sur l’ensemble des zones qui peuvent permettre d’améliorer les performances et le confort des usagers.

L’orientation sera conforme à une conception bioclimatique, visant à bénéficier des apports solaires en hiver, tout en se préservant des surchauffes en été. Il faudra ainsi s’assurer de l’absence de masques solaires (comme des bâtiments voisins à proximité), pour que les rayons du soleil puissent atteindre la maison. On optimisera également les vitrages côté sud, tout en les munissant de brise-soleil orientables (BSO), et on les limitera côté nord, pour éviter les déperditions de chaleur. En effet, les menuiseries ne sont pas aussi performantes qu’une paroi isolée, et l’étanchéité est plus difficile à maintenir continue. L’usage de fenêtres à triple vitrage est souvent recommandé sur les façades orientées au nord ; sur les autres orientations, le choix est fait selon le meilleur équilibre entre les apports solaires et le niveau d’isolation thermique. Une architecture compacte va aussi faciliter cet aspect, en limitant les surfaces de murs et les nombreux angles, autant difficiles à isoler qu’à étancher.

Principes d’une conception bioclimatique – Source : www.e-rt2012.fr

Concernant cette étanchéité, il est crucial de recourir à des films performants, durables, et fixés par des scotchs qui vont eux aussi tenir dans le temps. La pose par des professionnels est là aussi nécessaire pour maîtriser cet aspect. À la réception de la maison, il est important de s’assurer de ne pas risquer de percer ces membranes d’étanchéité, par des travaux ou des perçages effectués inopinément. Grâce à une bonne étanchéité, la chaleur reste dans le bâtiment durant l’hiver, tandis qu’elle limite l’infiltration des chaudes températures estivales.

L’isolation se doit également d’être efficace, tant dans les parois, la toiture ou encore au niveau de la dalle. Des matériaux comme les isolants naturels et biosourcés seront adaptés pour ces usages. L’isolation se doit aussi d’être parfaite dans les jonctions entre les planchers et les murs extérieurs, afin d’éviter tout risque de pont thermique. Une réflexion en amont sur les principes de mise en œuvre est essentielle.

Enfin, évoquons la ventilation qui doit contribuer à un air sain, sans influencer la température intérieure. Pour y parvenir, plutôt que de recourir à une ventilation naturelle ou à un système de ventilation simple flux, qui peuvent être une source de courant d’air, il est nécessaire d’installer une VMC (ventilation mécanique contrôlée) double flux. Grâce à ce dispositif, la chaleur de l’air vicié, qui sera évacué, va être récupérée pour chauffer l’air frais entrant. Ce système performant requiert ensuite un simple entretien, pour notamment remplacer les filtres et maintenir la qualité de la ventilation.

Avec un tel bénéfice, c’est une qualité de l’air optimale, sans polluants et sans accumulation d’humidité, pour aussi éviter l’apparition de moisissures.

Si le label PassivHaus concerne le neuf, il est aussi possible de rénover des bâtiments existants pour atteindre des standards passifs. En suivant le label Enerphit, le seuil maximal de consommation globale reste à 120 kWh/m²/an, mais les besoins en chauffage sont rehaussés tout au plus à 25 kWh/m²/an. Le seuil d’étanchéité est lui aussi légèrement augmenté, pour atteindre un maximum de 1 m3/m²/h.

On constate ainsi qu’un des avantages de la maison passive est de limiter les dépenses énergétiques (et donc leurs impacts économiques et environnementaux). Alors, pour aller plus loin sur ce volet, le choix des matériaux de construction est aussi important.

Quels sont les atouts d’une maison passive en bois ?

Une maison passive en bois est un choix cohérent, puisque le bâtiment visera clairement à limiter son impact sur l’environnement. Malgré la présence d’une batterie chaude ou potentiellement d’un chauffage d’appoint dans la salle de bain, l’absence d’une installation principale de chauffage en hiver et de climatisation en été permet de ne pas consommer (ni de produire) d’énergie. Pour accentuer la bonne qualité environnementale des projets, l’usage de matériaux biosourcés tels que le bois s’avère judicieux.

Ce matériau possède en effet des vertus certaines en la matière, grâce à un caractère renouvelable et une aptitude à séquestrer du carbone atmosphérique de manière durable (À lire sur le sujet : Le bois, un matériau naturel, renouvelable et bien plus encore). Aussi, la forêt française étant la 4e d’Europe en surface, avec près de 17 millions d’hectares, la ressource est présente à proximité, ce qui limite d’autant plus les transports (À lire sur le sujet : [Infographie] La France et ses forêts).

Maison passive – Source : Vincent Delsinne Architecte

Les systèmes constructifs bois, notamment l’ossature bois, permettent d’intégrer l’isolant au sein même des montants structurels qui supportent les panneaux de contreventement. Les murs sont donc généralement moins épais dans une maison passive en bois, ce qui peut constituer un gain pour la surface habitable.

De même, le bois peut être utilisé en tant qu’isolant, avec des produits comme la laine de bois ou la ouate de cellulose (À lire sur le sujet : Isolation biosourcée - Tout savoir). Ces isolants biosourcés vont avoir des avantages sur le confort d’été notamment, en atténuant la transmission de la chaleur à l’intérieur du bâtiment (ce qu’on appelle le déphasage).

Ces apports du bois, qu’il soit en structure et/ou en isolation, viennent se rajouter aux nombreux atouts que l’on peut lister sur une maison passive. On peut par exemple citer :

  • L’amélioration du confort intérieur, grâce au maintien à l’année de températures constantes ;
  • La qualité de l’air intérieur optimale, ce qui représente un plus pour la santé des habitants ;
  • La bonne isolation acoustique (en plus de l’isolation thermique), grâce aux isolants épais qui atténuent significativement l’ensemble des bruits extérieurs et intérieurs ;
  • L’efficacité énergétique, pour se passer de systèmes de chauffage conventionnels ;
  • Un coût global intéressant, car les factures seront diminuées, ce qui permettra d’amortir en quelques années le surcoût initial du bâtiment ;
  • La réduction de l’impact environnemental ;
  • La valorisation du patrimoine : une rénovation au niveau passif permet à des vendeurs de tirer une plus-value non négligeable sur le bien, tout en s’inscrivant dans les objectifs de rénovation performante voulus par le gouvernement.

Si le coût d’une maison passive en bois est supérieur à l’achat, dans une fourchette comprise entre 10 et 30 % environ, l’origine de ce surcoût est liée au niveau d’isolation élevé, aux soins des détails d’exécution, à l’installation de la VMC double flux, ou encore aux doubles et triples vitrages qui sont nécessaires. Cependant, on comprend que l’investissement sera rentable grâce à l’économie d’énergie qui sera faite lors de l’exploitation de la maison.

Au vu de l’enjeu d’obtenir un bâtiment très performant, il est d’autant plus important de maîtriser en amont la réalisation de l’ouvrage.

Trouver des références de maisons passives en bois

Afin que la maison passive en bois tienne toutes ses promesses, le recours à des professionnels reconnus est un besoin absolu, comme il l’est pour une construction « classique » en bois.

En complément, le label passif requiert une formation spécifique. On s’attachera donc à faire appel à des professionnels certifiés CEPH (Concepteur Européen PassivHaus). Cette formation diplômante est délivrée par le PassivHaus Institut, à l’origine du label du même nom. Elle est donc calibrée pour apporter toutes les connaissances nécessaires sur les aspects techniques, le calcul thermique avec le logiciel adéquat (dénommé PHPP – Passive House Planning Package) ou encore les aspects économiques.

Une fois le diplôme obtenu, les professionnels apparaissent sur la liste officielle de cet institut, en tant que « concepteur/conseiller européen bâtiment passif ».

En rénovation, il existe en complément une certification dénommée « CEPH Rénovation ».

Maison passive – Source : GF Architecture

Il est aussi important d’identifier des références de bâtiments existants, qui peuvent apporter des retours d’expérience. Des exemples de maisons passives en bois se retrouvent notamment sur le site du Panorama Bois.

De même, la filière avait aussi élaboré une fiche technique pour savoir comment réhabiliter un bâtiment avec du bois, au niveau passif. Car ce type de rénovation peut aussi concerner d’autres typologies de bâtiments que les maisons.

La maison passive en bois apparaît peut-être comme la maison de l’avenir, pour répondre aux enjeux importants qui nous concernent, tant dans le neuf que dans la rénovation. Mais, plutôt que de parler d’avenir, il faut comprendre que ces techniques sont déjà une réalité et que c’est bien au présent qu’il faut décliner ces savoir-faire, pour améliorer le confort de tous.

Un dernier exemple de maison passive en bois ? Venez découvrir la fiche de ce projet alpin précurseur et déjà performant.