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La surélévation bois : agrandir sa maison efficacement Surélévation

La surélévation bois : agrandir sa maison efficacement

Mis à jour le 2 août 2024 à 16:49:23

Découvrez les nombreux atouts de la surélévation bois, les règles et techniques à mettre en oeuvre et nos conseils pour un projet réussi.

Pour agrandir sa maison et profiter d’un gain d’espace sans augmenter l’emprise au sol, la surélévation bois est une solution adaptée. Il est toutefois nécessaire de faire appel à des professionnels afin de maîtriser les étapes qui conditionnent la réussite du projet (À lire sur le sujet : Faire appel à un professionnel du bois pour s’assurer d’un travail fait selon les règles). Petit tour d’horizon de cette technique, tant d’un point de vue règlementaire que constructif.

La surélévation bois et ses atouts

En 2022, le marché de l’extension-surélévation a connu une hausse de + 24 % par rapport à 2020, traduisant une appétence des usagers pour un gain d’espace. On dénombre aussi une augmentation de + 9 % d’extensions et surélévations bois entre ces deux années en France. Enfin, la maison individuelle représente 86 % des extensions-surélévations réalisées (source : Enquête nationale de la construction bois – Activité 2022). Cela fait sans doute écho à la conjoncture post-COVID et aux confinements associés, qui ont accru les besoins de se réapproprier son habitat, en l’optimisant et en l’améliorant.

En effet, la surélévation bois est une technique parfaitement adaptée pour accroître la taille de sa maison, sans rajouter d’emprise au sol. C’est donc tout d’abord un atout foncier, puisqu’on peut agrandir son habitat sans avoir à considérer les limites de la parcelle foncière. En effet, les espaces constructibles se raréfient et les zones urbaines denses connaissent des parcelles particulièrement étroites et petites, qui rendraient impossible une extension au sol.

Elle s’inscrit aussi pleinement dans l’objectif du ministère de la Transition Écologique, qui vise « Zéro Artificialisation Nette » des sols à l’horizon 2050, dans le cadre de la loi Climat. Cela limite ainsi l’extension des zones urbaines, en développant les espaces et les bâtiments sur la hauteur, plutôt qu’au sol, réduisant l’étalement urbain.

C’est également un atout financier, car elle permet un gain d’espace sans achat immobilier supplémentaire, d’autant plus que les biens peuvent être rares ou difficiles à acquérir (À lire sur le sujet : Surélévation : la conquête de l’espace). L’investissement lié aux travaux reste limité, sachant que l’opération ne nécessite pas de déménagement ni de démolition. Un tel projet permet d’améliorer l’existant, en augmentant les mètres carrés disponibles, tout en apportant une plus-value au bien considéré. Cette solution peut donc constituer un vrai « plus » en cas d’acquisition ou de legs, par exemple. Enfin, ce même objectif de surface supplémentaire peut se réfléchir dès lors que la toiture est à refaire : on améliore les performances du bâtiment existant, tout en augmentant sa surface habitable.

En fonction de l’étendue du projet, la surélévation peut être partielle ou totale, toutes deux accessibles par un escalier à positionner, qui fera la jonction avec l’existant. Une surélévation partielle n’affectera qu’une partie de la toiture, tandis que la surélévation totale est le rajout d’un étage complet. Dans ce dernier cas, ça peut être l’occasion de réfléchir à une réorganisation de la maison et de ses usages dans leur ensemble.

La surélévation peut donc être une première approche pour réfléchir à un projet de rénovation globale d’une maison, en vue d’améliorer l’ensemble de ses performances, notamment thermiques.

Au vu des avantages d’une surélévation, sachez que le choix du bois en structure va venir faciliter l’opération, grâce à ses propres atouts, à savoir :

  • la légèreté : le bois étant moins lourd que d’autres matériaux de construction (ex. : 5 fois plus léger que le béton), son usage va limiter la reprise des fondations du bâtiment existant ;
  • l’économie : dès lors que le renfort de la structure existante n’est pas nécessaire, cela limite fortement les coûts de l’opération ;
  • la polyvalence : une surélévation bois peut s’adapter sur tous types de bâtiments, quels que soient leurs matériaux de construction (ex. : ossature bois, parpaings, etc.) ;
  • la souplesse : grâce à sa légèreté, sa maniabilité et sa capacité d’adaptation, on peut venir poser des structures bois dans des zones difficiles d’accès, que l’on rencontre fréquemment en zone urbaine ;
  • la rapidité : les structures bois étant préfabriquées, cela réduit le temps de chantier et les nuisances associées pour les riverains ;
  • la propreté : la filière bois est une filière sèche, ne nécessitant pas d’eau. Cela donne des chantiers propres, respectueux de l’architecture existante et du patrimoine végétal environnant ;
  • la convivialité : les travaux peuvent se faire en site occupé, n’exigeant pas le départ des habitants ;
  • l’esthétisme : le bois est reconnu comme un matériau chaleureux, dont le rendu esthétique n’est plus à prouver pour les usagers ;
  • la conception contemporaine : le bois est un matériau adapté aux architectures d’aujourd’hui et de demain. Il offre généralement la possibilité de grandes ouvertures, permettant de bénéficier d’apports solaires en hiver ;
  • l’intégration : une surélévation bois peut revêtir différents matériaux (ex. : bardage bois, enduits, etc.), prouvant une fois de plus sa capacité d’une intégration conforme au paysage ou au quartier d’origine.

Surélévation bois – Sources : Roxanne Asselin ; Atlanbois

L’ajout d’une surélévation est donc une opportunité majeure de gain d’espace, mais la modification de l’image même du bâtiment est à étudier en amont du projet, pour obtenir les autorisations nécessaires.

Règles et techniques pour une surélévation bois réussie

Agrandir sa maison avec une surélévation bois est certes une bonne idée, mais il y a quelques fondamentaux à respecter pour sa réussite.

Pour être en accord avec la règlementation en vigueur au sujet des surélévations bois, il est important de consulter en premier lieu les règles d’urbanisme de la commune, via le Plan Local d’Urbanisme (PLU) (À lire sur le sujet : Quelle règlementation pour un projet de surélévation ?). Ce document s’attache principalement au respect de l’intégration d’un bâtiment dans le secteur considéré. Il peut notamment fixer des limites de hauteur à ne pas dépasser. Toutefois, il ne fait normalement pas de distinction sur les matériaux utilisés : il n’y a donc aucun risque de refus du permis de construire, du fait que la construction est réalisée en bois.

La surélévation se doit bien sûr de respecter les normes techniques en vigueur dans le bâtiment et le Code de la Construction et de l’Habitation. Cela inclut notamment l’adéquation avec la règlementation environnementale RE 2020, les normes sismiques, les performances thermiques, etc.

Aussi, la surface que représente la surélévation est à considérer :

  • < 5 m² : aucun document administratif n’est exigé ;
  • De 5 m² à 20 m² maximum (ou 40 m² maximum si la construction se trouve dans une zone règlementée par un PLU) : une déclaration préalable de travaux est à retourner à la mairie, qui donne sa réponse sous un mois ;
  • > 20 m² (ou > 40 m² si la construction se trouve dans une zone règlementée par un PLU) : un permis de construire est à remplir et à déposer à la mairie, qui donne sa réponse sous deux mois.

Si le bâtiment atteint au total une surface de plancher supérieure ou égale à 150 m², après la construction de la surélévation, alors il est obligatoire de recourir à un architecte, en charge notamment d’assurer la conception et la signature du permis de construire.

S’agissant du projet en tant que tel, il est tout d’abord important de distinguer la surélévation de la rehausse de toit. Cette dernière ne va pas toucher aux supports existants, mais permettra de modifier la pente sous toiture, pour agrandir l’espace. La surélévation va, elle, modifier la structure existante.

Dès lors, la conception peut s’appuyer sur des techniques constructives éprouvées, le bois offrant de multiples solutions performantes. Une ossature bois, légère par nature, va optimiser aussi les performances thermiques, par une isolation incorporée au sein du mur. Des panneaux massifs, de type CLT, sont aussi couramment utilisés pour ce type d’usage, pouvant offrir une qualité esthétique intérieure, dès lors que le panneau est laissé visible. Ces panneaux sont isolés par l’intérieur ou l’extérieur, et assurent une qualité reconnue de régulateur hygrothermique, améliorant la qualité de l’air intérieur et le confort associé. Enfin, d’autres systèmes constructifs sont envisageables, tels que l’usage de poutres en I.

Savoir s’entourer de professionnels de la surélévation bois

La surélévation bois permet de créer de nouveaux espaces de vie (À lire sur le sujet : [Interview] Pourquoi créer une surélévation en bois ?). Toutefois, pour que ce gain d’espace puisse être pleinement profitable pour les usagers, il est important de faire appel à des personnes compétentes, tant sur la conception que sur la réalisation de l’ouvrage.

S’agissant de la conception, le recours à un architecte est donc obligatoire au-dessus d’une surface de plancher totale de 150 m². Même en dessous, son avis sera nécessairement précieux, pour réfléchir en bonne intelligence à l’articulation entre tous les espaces et au fonctionnement global de la maison.

De même, s’agissant de l’étude du bâtiment, le recours à un bureau d’études structure s’avère pertinent, pour s’assurer notamment que les fondations sont adaptées au projet de surélévation et vérifier s’il y a des pathologies existantes dans le bâtiment. En effet, un bâtiment initial, quel qu’il soit, n’est pas forcément construit dans l’optique d’accueillir à terme une surélévation. Il est donc crucial de vérifier que les fondations sont assez solides pour accueillir une nouvelle structure complémentaire. Si tel n’est pas le cas, ce professionnel saura calculer les travaux nécessaires en matière de reprise des fondations, quitte aussi à faire évoluer la technique constructive envisagée pour la surélévation bois. Ces travaux initiaux sont donc un gage de pérennité de l’ouvrage, et donc de satisfaction des habitants.

Enfin, pour concrétiser cette conception, une entreprise spécialisée dans la construction bois est à solliciter (À lire sur le sujet : Choisir son constructeur). On ne s’improvise en effet pas constructeur bois. Là encore, les techniques constructives éprouvées doivent être mises en œuvre par des professionnels formés, afin de s’assurer de la durabilité de la construction.

Surélévation d’une maison – Sources : Pascal Léopold ; L’atelier d’ici

Ces professionnels vont ensuite respecter des étapes constructives nécessaires à l’aboutissement d’un projet réfléchi et durable, à savoir :

  • dépose des tuiles ;
  • dépose du litelage ;
  • pose du solivage ;
  • réception du support ;
  • pose des murs ;
  • pose de la charpente et des menuiseries étanchéité ;
  • pose du bardage ;
  • ouverture de la trémie et pose de l’escalier.

Le recours à ces professionnels permet de réaliser des travaux sérieux et durables. Côté finance, on peut estimer le coût de la construction de la surélévation entre 1 200 et 1 600 euros/m², selon la surface à construire, le système constructif retenu, le besoin ou non de reprendre les fondations, l’accessibilité de la maison, etc. Toutefois, ce coût n’inclut pas l’aménagement intérieur ou les finitions, dont les choix du client vont clairement déterminer le coût final. Des exemples de surélévations bois et les coûts associés sont notamment visibles sur le site du Panorama Bois.

Vous l’aurez compris, la surélévation bois représente une solution adéquate pour agrandir sa maison, sans accroître la pression foncière. Avec un investissement moindre que pour du neuf, le matériau bois offre aussi des atouts indéniables à la qualité de cette structure complémentaire.

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