Faire appel à un professionnel du bois pour s’assurer d’un travail fait selon les règles

Faire appel à un professionnel du bois est une nécessité, pour non seulement être satisfait durablement de la mise en œuvre du bois, mais aussi pour s’assurer d’un travail fait selon les règles. Il existe de nombreuses garanties et assurances pour sécuriser la construction bois et vous couvrir en cas de problème. Cet article vise à vous expliquer les bénéfices de passer par un professionnel qualifié, afin d'aussi de valoriser les savoir-faire spécifiques à la filière bois.

Valoriser les savoir-faire spécifiques à la filière bois

Faire appel à un professionnel du bois est une démarche importante pour soutenir des acteurs locaux, dont les compétences se transmettent au fil des générations. Ces professionnels sont formés et peuvent ainsi vous faire bénéficier de leurs savoir-faire, pour que vous soyez satisfait durablement de la mise en œuvre du bois.

Rappelons que la filière forêt-bois française représente près de 374 000 emplois salariés en France (source : Observatoire des métiers de la filière forêt-bois), incluant tous les métiers (pépiniériste, gestionnaire forestier, transporteur grumier, scieur, charpentier, menuisier, producteur de bois énergie, etc.). En incluant les entrepreneurs individuels, on avoisine les 450 000 emplois, soit autant que la filière automobile.

Recourir à des personnes qualifiées dans le domaine, c’est aussi mettre en avant des emplois locaux et non délocalisables. On considère que la mise en œuvre de 1 000 m3 de bois permet de faire travailler 21 personnes en équivalent temps plein (ETP) (source : Fibois Auvergne-Rhône-Alpes).

Par ce choix, c’est donc clairement un choix de soutien à l’économie locale et au potentiel de tout un territoire. Mais c’est aussi un choix sécurisant, pour que vous soyez couvert pendant toute la durée du projet, y compris après la réception des travaux.

Pourquoi faire appel à un professionnel du bois ?

En sollicitant une entreprise reconnue et qualifiée, vous bénéficiez de garanties et assurances pour sécuriser la construction bois et s’assurer ainsi d’un travail fait selon les règles. Faire appel à un professionnel du bois est donc un choix rassurant, qui vous permettra d’être satisfait durablement de la mise en œuvre du bois.

Quels que soient les travaux à apporter dans le bâtiment, s’agissant d’une construction neuve ou d’une rénovation, le choix d’un professionnel vous permettra d’aborder le projet sereinement.

En effet, les professionnels sont des individus ayant suivi une formation spécifique et pointue. Au vu des exigences réglementaires actuelles (ex. : réglementation environnementale RE 2020) et du niveau d’attente des usagers d’un bâtiment (ex. : confort thermique, tant en hiver qu’en été), il est nécessaire d’étudier en amont vos travaux avec des personnes connaisseuses de ces sujets divers, complémentaires et très importants. Ainsi, on ne s’improvise pas constructeur bois, charpentier, ni même encore menuisier.

À titre d’exemple, seul un professionnel pourra vérifier l’état d’une charpente, pour notamment détecter d’éventuels défauts structurels.

Par ailleurs, en sollicitant une entreprise vertueuse, vous bénéficiez de garanties multiples pour vous sécuriser dans l’avancée du chantier, et ce même jusqu’à 10 ans après la livraison des travaux. Ces aspects engagent directement la responsabilité du professionnel. En effet, parmi les obligations légales, on parle de :

• la garantie décennale (ou assurance responsabilité civile décennale) : elle rend le professionnel responsable de ses travaux jusqu’à 10 ans après la réception de ceux-ci. Elle concerne tous ceux qui interviennent sur le chantier et dont la responsabilité pourrait être engagée (constructeur, architecte, géomètre, bureau d’études, etc.). Quand vous prenez contact avec un professionnel, vérifiez les domaines d’assurance pour lesquels il est couvert dans sa garantie décennale. En effet, s’il est assuré pour le lot « Charpente » uniquement, veillez à ne pas lui confier d’autres missions (ex. : couverture) pour lesquelles il ne serait pas couvert en cas de sinistre ;
• la garantie de remboursement des acomptes : en cas de non-respect d’une clause suspensive, du non-respect de la couverture du chantier à la date prévue ou de votre rétractation dans le délai autorisé, vous pouvez récupérer les sommes déjà versées ;
• la garantie de parfait achèvement : elle couvre les dommages constatés à la réception ou dans l’année qui suit la livraison, qui ont été signalés au constructeur ;
• la garantie de livraison à prix et délais convenus : il s’agit là de s’assurer contre toute défaillance du constructeur. Si un tel cas se produit, il est alors possible de se substituer à lui, pour finir la maison au prix et au délai convenu ;
• la garantie de bon fonctionnement ou biennale : valable 2 ans, elle couvre les équipements qui peuvent se démonter, se réparer, sans risque de détérioration de la structure du bâtiment (principalement le 2d œuvre).

Au-delà des garanties, les assurances sont obligatoires pour régler un problème qui pourrait survenir pendant le chantier ou après la livraison des travaux (accident, litige, malfaçon). On peut par exemple citer :

• l’assurance « Dommages — Ouvrage » : cette assurance rendue obligatoire par la loi Spinetta de 1978 concerne le maître d’ouvrage. Elle doit être souscrite avant même l’ouverture du chantier. Ainsi, dès réception du chantier, vous êtes protégé en tant que client, ce qui vous permet au besoin un remboursement anticipé en cas de dommage, sans attendre la recherche en responsabilité des intervenants. De même, vous bénéficiez d’un dédommagement sur les sinistres qui pourraient survenir durant la décennale. Il faut aussi savoir qu’en cas de revente dans les 10 ans, vous devenez également responsable vis-à-vis du nouvel acquéreur, des conséquences du défaut d’assurance. Le constructeur peut se charger d’obtenir cette assurance pour vous, en réunissant les pièces nécessaires ;
• la combinaison de l’assurance « Dommages — Ouvrage » et de l’assurance en responsabilité civile décennale du constructeur donne lieu à la Police Unique par Chantier (PUC). Elle permet d’avoir un seul expert et assureur, et d’éviter ainsi les litiges.

Des assurances complémentaires non obligatoires peuvent enfin être contractées :

• l’assurance tous risques chantier, qui couvre les dégâts pendant le chantier. Elle est ainsi complémentaire de la « Dommages — Ouvrage » qui s’applique uniquement à partir de la réception des travaux ;
• l’assurance multirisque qui est aussi applicable à la réception de chantier, mais qui concerne l’exploitation d’un bâtiment (ex. : locaux invendus), et non sa construction.

Il est enfin important de se poser la question du contrat à mettre en place pour la réalisation de sa maison. On distingue deux grandes catégories :

• Le Contrat de Construction de Maison Individuelle (CCMI) : il engage l’entreprise à concevoir et à réaliser la maison. On distingue toutefois 2 cas de figure, à savoir que ces contrats peuvent s’appliquer avec ou sans fourniture de plans ;
• Le contrat d’architecture ou de maîtrise d’œuvre : dans ce cas de figure, le maître d’œuvre conçoit le projet, puis il coordonne le chantier avec les entreprises qui le réalisent, dont il vérifie notamment qu’elles sont bien assurées pour les travaux demandés. Pour information, un architecte est notamment obligatoire pour tout projet de maison dont la surface excède 150 m².

En passant par un professionnel, vous êtes donc couvert par l’ensemble de ces dispositifs et vous vous assurez d’un regard aiguisé pour que le projet réponde à vos attentes sur la durée.

A contrario, il faut être vigilant des projets d’autoconstruction qui peuvent souvent s’avérer extrêmement piégeux.

En effet, sans une connaissance accrue de la construction bois, il y a un risque de sinistres par méconnaissance du comportement du matériau et des techniques constructives à respecter. Ainsi, la maison en kit ne se résume pas à un assemblage de pièces de bois. Il faut aussi maîtriser les lots concernant les fondations, les interactions avec le second œuvre (plomberie, électricité, ventilation, etc.), l’exposition du bâtiment, etc. Des défauts qui peuvent apparaître, généralement trop tard, peuvent aisément remettre en cause la stabilité même du bâtiment, voire le confort des usagers (ex. : problème d’étanchéité). Les aménagements et autres « surprises » qui peuvent apparaître en cours de chantier sont générateurs de surcoûts qui rendent ces projets souvent bien plus onéreux que des projets établis avec des professionnels.

L’autoconstruction présente enfin un vide juridique, puisque le porteur de projet est aussi bien le maître d’ouvrage que le concepteur/constructeur. On ne peut ainsi pas s’assurer contre soi-même et les assureurs sont souvent réticents à proposer des garanties équivalentes à des projets avec des professionnels.

Au vu de l’importance de choisir un professionnel, voyons désormais comment tomber sur une entreprise adéquate.

Comment trouver la bonne entreprise pour s’assurer d’un travail fait selon les règles ?

Pour faire appel à un professionnel du bois et bénéficier des garanties et assurances pour sécuriser la construction bois, différents conseils et outils existent pour effectuer le bon choix.

Il faut bien garder en tête qu’un professionnel est une personne qui a suivi une formation adaptée, pour qu’il dispose des compétences nécessaires pour votre projet (compétences théoriques en mathématiques, physique ; savoir-faire manuel ; connaissance des normes, etc.).

Parmi les conseils qui doivent faciliter le choix d’une entreprise, et notamment le choix d’un constructeur bois ou d’un spécialiste de la charpente, on peut citer :

• La localisation de l’entreprise : privilégiez un acteur local (ex. : dans un cercle de 30 km), pour faciliter le suivi du chantier et s’assurer de sa venue régulière ;
• Les retours d’expériences : trouvez des références de cette entreprise, et contactez les porteurs de projet concernés, pour connaître leur vécu sur les avancées de leur projet. Ce bouche-à-oreille peut être étendu à d’autres personnes, pour connaître la réputation de l’établissement. Vous pouvez aussi directement demander les références à l’entreprise, pour déterminer sa connaissance de la construction bois ;
• Demandez des devis d’au moins 3 concurrents, et demandez à voir son cahier des charges, pour en vérifier l’adéquation avec votre propre projet ;
• Vérifiez les certifications, à la fois de l’entreprise (ex. : ISO 9001, etc.), mais aussi des produits utilisés (ex. : PEFC, FSC) ;
• Vérifiez les bonnes pratiques durant le chantier, concernant notamment la protection du bois contre l’eau, la mise en place d’un test d’étanchéité, l’isolation de la base de la structure pour assurer l’ancrage au sol, etc. ;
• Vérifiez sa structure juridique, sa solvabilité et vérifiez qu’il dispose d’un site de production ;
• Vérifiez qu’il est couvert par une assurance et un organisme de cautionnement, qui sont notamment nécessaires pour établir un contrat CCMI ;
• Vérifiez la formation qu’il a suivie.

Enfin, ces professionnels doivent vous proposer un devis clair, avec une tarification et un délai juste et raisonnable. Il doit enfin être transparent sur sa disponibilité, et vous informer et vous conseiller si jamais il n’a pas le savoir-faire technique, spécifique à vos attentes.

Sachez que des professionnels de la rénovation de charpente sont aussi mobilisables. Il est alors nécessaire de distinguer un professionnel expérimenté, qui a une connaissance pointue de la charpente traditionnelle ancienne, d’un artisan généraliste qui ne saura pas réaliser votre projet. Pour vous en assurer, vous pouvez lui demander d’identifier les causes de fragilisation de la charpente, le type de traitement qu’il envisage. Un aménageur de combles pourra enfin venir en complément pour optimiser l’espace sous votre toit.

Ces conseils non exhaustifs sont à coupler à une recherche sur l’un des annuaires existants :

• Le Panorama Bois : cet outil référence plusieurs milliers de bâtiments bois en France, avec, pour chaque projet, le nom de chaque intervenant (architecte, charpentier, menuisier, etc.) et les coordonnées correspondantes ;
• L’annuaire de l’UICB (Union des Industriels et Constructeurs Bois), qui aide aussi bien les particuliers que les professionnels ;
• L’annuaire de l’UMB-FFB (Union des Métiers du Bois — Fédération Française du Bâtiment), qui apporte un parfait complément pour trouver un professionnel aguerri.

On peut trouver un professionnel selon la qualification qu’il a pu obtenir. C’est le cas du label Qualibat, qui permet à des particuliers de trouver aisément une entreprise référencée et reconnue pour son savoir-faire. Évoquons enfin la charte Maison Bois 21 qui exige aussi des engagements attestant de la fiabilité et du sérieux de la structure.

Hormis les constructeurs bois, il est conseillé de vérifier la fiabilité de l’ensemble des intervenants d’un ouvrage. Voici quelques corps de métiers complémentaires et le moyen de trouver des contacts sérieux :

• Les scieurs, en tant que fournisseurs de bois : on peut retrouver un annuaire sur le site de la FNB (Fédération Nationale du Bois) ;
• Les bureaux d’études structure qui calculent le dimensionnement des structures pour la stabilité d’un bâtiment. Les spécialistes du bois sont notamment référencés par l’association nationale IBC (Ingénierie Bois Construction) ;
• Les bureaux d’études qui exercent dans le bâtiment, l’infrastructure, l’énergie, l’environnement ou encore l’industrie peuvent aussi bénéficier du certificat de qualification OPQIBI et être référencés sur le site concerné ;
• Les architectes, dont la profession est réglementée. En ce sens, un architecte qui peut se prévaloir du titre doit obligatoirement être référencé sur le tableau du CNOA (Conseil National de l’Ordre des Architectes).

Vous comprenez ainsi en quoi le recours à un professionnel est un gage de sécurité pour que le projet soit bien réalisé et que vous soyez couvert en cas de désagrément. Ce choix permet de perpétuer des savoir-faire et de soutenir l’économie locale.