plancher en bois

Bonjour,

j'ai parcouru le forum et la question du dimensionnement des poutres de bois pour les planchers revient souvent. Il y a des réponses de pro. mais jamais de lien vers quelque abaque ou table qui permettrait de répondre une fois pour toute à ces questions.

Y-a-t-il quelque pro. pour nous indiquer un tel lien ? merci

Bonjour Xavier, Luc et les autres……….,

Bien sur que le calcul des planchers est un problème récurant, mais il n'y a pas de réponse toute faite, je veux bien sur dire de réponse sérieuse.  En effet chaque plancher est un cas particulier puisque dans son dimensionnement intervient plusieurs paramètres que sont :
Les charges d'exploitations, permanentes et temporaires, les charges additionnelles, (présence ou non de lambourdes, type de plancher, revêtement de sol, présence ou non de cloisons, isolation thermique et phonique et quelques fois des charges concentrées).la portée et l'entraxe de pose des solives, le type de plancher, panneaux (quel type) ou bois massif, la flèche admissible et le milieu d'utilisation.
Tout autant de paramètres qu'il convient de bien maîtriser et aussi d'interpréter, par exemple, pour un plancher d'habitation, la flèche admissible a été fixée à 1/400, mais dans certains cas, on pourra admettre 1/350 s'il n'y a pas de contrainte visuelle, par contre, dans la mesure ou il est prévu la pose d'un carrelage comme revêtement il conviendra de rechercher 1/600, voir 1/800^ème.
De même, si on a l'information qu'il s'agit d'un plancher bois sur vide sanitaire, on portera peut-être à 2 le coefficient de fluage du bois, pour tenir compte d'une humidité importante.
Il existe effectivement des abaques, soit dans des documents normatifs, soit distribués par des fabricants de panneaux, soit dans des ouvrages techniques, mais ces abaques sont génériques et ne proposent que ce soit pour les panneaux de plancher ou pour les solives, que des hypothèses générale ne prenant en compte que la charge d'exploitation, les autres charges étant par définitions, spécifiques à chaque chantier. De manière conventionnelle, il a été déterminé que 20% de ces charges d'exploitation sont permanentes et 80% temporaires. Hors, dans un calcul de structure à base de bois, ce sont les charges permanentes qui sont pénalisantes.
Imaginons la charge traditionnelle d'une habitation soit 150kg/m², 20% = 30 kg, hors, dans le calcul de charge d'une solive, il faut ajouter le poids du panneau = 15 kg, du revêtement de sol = 10 kg, des cloisons = 25 kg et éventuellement de l'isolation pour 5 kg. Soit au total 205kg, dont 120 kg de charges temporaires et 85 kg de charges permanentes.
Si, dans un abaque, vous rechercher dans la colonne des 200 kg, les 20% ne représenterons que 40kg, ce qui est la moitié de la réalité.
Si à contrario, vous recherchez une charge totale dont les 20% sont égaux à 85, vous trouvez 425 kg et là évidemment vous êtes pénalisé pour une charge excessive.  Bien sur, il en est de même pour les logiciels.
De plus, ces abaques et logiciels n'expliquent pas l'échelonnement des charges en fonction de l'élément, poutre porteuse, solive, lambourde et plancher et ils ne donnent pas non plus les éléments d'appréciation qui permettent de moduler les différents critères.
Chaque année, des dizaines de pathologies touchant les planchers, sont signalées, le plus souvent pour des flèches excessives, des grincements ou une souplesse excessive du plancher.  Dans 99% des cas, il s'agit de problème de mise en œuvre ou de charges males évaluées.

En résumé : Un plancher est un ouvrage de structure, représentant le plus souvent un budget important et dans lequel intervient la notion de sécurité des personnes, n'improvisez donc pas, renseignez-vous, il y va de votre sécurité et pour le moins de votre confort.

Boisphilement votre.

Merci pour cette réponse très complète. Je comprends que le dimensionnement doit se faire en fonction du résultat souhaité (la flèche, par exemple) et des contraintes (la charge, le revêtement, etc ...).

Mais que puis-je dire d'autre qu'il s'agit d'un plancher d'habitation, destiné à être recouvert de parquet et de meubles standarts et qui ne supportera pas de murs (portée 4 mètres) ?

On ne peut exclure une boom et une réunion d'obèses anonymes : dans ce cas, le plancher sera mal conçu ! Pour les autres cas, il sera acceptable.

Il me semble que, hors cas exceptionnels, des évaluations simples doivent pouvoir être données.

Re-bonjour,

j'ai trouvé un logiciel (http://syl20.h.free.fr/BD_gene/) qui m'indique que, pour une charge de 40 kg/m2, des madriers de 225 x 75 sur 4m. de portée doivent faire l'affaire.

Je suis vraiment étonné de l'extreme réserve dont fait preuve notre interlocuteur, qui nous oriente très souvent vers des professionnels. A tel point que je me demande si un plancher en hourdis de béton ne serait pas la solution idéale : pour celui-ci, on vous demande rarement où sera posé le lit, ni si le temps sera humide !

Maintenant, pour en revenir à ces précautions que je juge excessives dans les cas les plus courants, je voudrais faire remarquer que j'ai habité des maisons de 1800 et 1850 avec ses bois d'origine (certainement installés moins scientifiquement qu'on nous le propose). Certes, on avait parfois l'impression de faire du trampoline, mais le plancher avait tout de même tenu 150 ans !

Donc, pour ma part, hors cas particulier, je trouve que ces logiciels sont très utiles (d'ailleurs, celui-ci m'indique que les solives qui existaient sous mon plancher avant qu'il ne prenne l'eau sont convenables - ce que l'expérience semble avoir confirmé).

Bonjour Luc,

Mon cher Luc, votre ironie, si elle est amusante, est de bien mauvais goût envers quelqu'un qui n'a de seul but que de mettre son expérience au service de ses contemporains pour les aider dans leurs démarches parfois difficiles, les conseiller lorsqu'ils sont face à des entreprises peu scrupuleuses et cela tout à fait bénévolement et sans aucune espèce d'intéressement.
Cela étant et pour répondre dans l'ordre à vos remarques :

1)– Le logiciel proposé par AMIBOIS est tout à fait correct et bien que vous affirmiez un excès de prudence de ma part, je vous confirme que, pour une portée de 4 mètres avec entraxes de 510 mm, une charge d'exploitation de 150 kg/m² dont 20% permanentes plus 40 kg/m² de charges additionnelles permanentes, la section des solives peut être de 75 x 200 mm.
En ce qui concerne votre affaire, il s'agirait de savoir comment les charges ont été déterminées et de quelles charges ont été prises en compte. Hors, alors que le mobilier est pris en compte dans les charges standard d'exploitation, je n'ai pas noté de cloisonnement ni de plafond ni d'isolation dans votre demande, pourtant, ce sont bien des charges à prendre en compte lorsqu"elles sont présentes et peut-être aussi une salle de bains avec du carrelage au sol par exemple.

2) – J'émets des réserves lorsque, comme vous concernant, je n'ai pas tous les paramètres pour donner un avis précis, quant à votre affirmation selon laquelle je renvoie très souvent à des professionnels, elle est totalement infondée car sur prêt de 400 posts sous ce pseudonyme, les seuls renvois ont été vers des experts, lorsque la description du chantier nécessitait un constat visuel ou laissait penser qu'il pouvait y avoir un risque pour les occupants et lorsqu'il s'agit de traitement de charpente, car c'est là aussi un métier et ce n'est pas le mien. En ce qui concerne la position du lit et les réunions d'obèses anonymes, je vous laisse seul responsable de propos que la plus élémentaire courtoisie envers les lecteurs de ce site dont vous ignorez la morphologie, aurait du vous dispenser de proférer.  
Les problèmes d'humidité en général, de variations saisonnières, d'échanges hydriques et d'humidité d'équilibre sont malheureusement source de nombreux problèmes et si vous en étirez un peu mieux informé, vous ne tourneriez pas ce sujet important en dérision.

3) – Je respecte beaucoup les vieilles demeures pleines d'histoires et de vécu ainsi que le travail de nos ancêtres qui les ont montées. Cela étant, depuis toutes ces années, nos habitudes de vie et nos équipements domestiques ont changés, l'expérience aidant, des règles ont été établies pour notre sécurité et notre confort. Confort envers lequel nous sommes de plus en plus exigeant et concernant le plancher, par exemple, les professionnels en sont arrivés à en mesurer la fréquence vibratoire lors de déplacements. Alors, lorsque vous décrivez votre plancher comme un trampoline, vous faites vous-même la démonstration de son sous-dimensionnement, ce qui bien entendu ne veut pas dire risque de rupture.

4) – Vous êtes seul responsable de vos conclusions et avis, mais en ce qui me concerne, je continuerais à conseiller ceux qui le souhaitent, dans le respect des règles établies et de telle sorte que le travail qu'ils ont à accomplir leur donne satisfaction tant dans la mise en œuvre que dans l'utilisation et qu'ils continuent à utiliser le bois.

En conclusion, cher Luc et sans vous en tenir rigueur, la bonne vieille maxime vient encore avec vos propos de montrer toute la réalité de son paradoxe :
Plus on ignore et plus on affirme.

Boisphilement votre.

Bonjour,


Je vous remercie de toutes vos critiques, qui valent bien les miennes. Cependant, pour être tout à fait juste, je crois que vous devriez m'être gré d'avoir communiqué à vos interlocuteurs ce lien vers une feuille de calcul, que vous même jugez correcte, alors que ce genre d'information est visiblement (en partie) ce que recherchent bon nombre d'entre nous (en vain).

Quant à l'ignorance (et à la peur), si elles vous paraissent conduire certains d'entre nous à "affirmer", elles constituent visiblement le fond de commerce de bien d'autres.

Enfin, je ne voudrais pas partir sans conseiller à nos lecteurs www.cyberbricoleur.com : on y est bien moins savant, mais aussi bien moins pédant.