Solivage peut-il supporter une baignoire ?

Solives à destination d'un plancher habitable - Bois massif C24 - Portée 4800 - Entraxes 630 - Section 70 x 185 - Taux de flexion 111% - Flèche relative L/120 (au lieu de 300) - Déformation attendue sous charges de l'ordre de 40mm.

De toute évidence ce plancher n'est pas prévu pour une surface habitable : 1) Pour les entraxes trop important pour y poser correctement un plancher - 2) Pour le taux de flexion au-dessus du maximum requis et une flèche relative trop importante.

Merci beaucoup pour votre réponse !

Est-ce que cela veut dire qu'il est dangereux de marcher sur ce plancher, et d'autant plus de mettre des charges dessus ? Ou est-ce essentiellement des problèmes de confort ?

Car le plancher du R+1 où se situent deux chambres est identique, et effectivement nous avions cette sensation de fléchissement et vibration assez déplaisant. 

Pour info, c'est une maison traditionnelle bretonne de 1920.

Comment pourrions nous renforcer ce plancher sans pour autant tout remplacer ?

Je ne suis pas en mesure de vous répondre, j'ai effectué le calcul qui donne les résultats que je vous ai communiqué. Mais tout cela est très théorique, j'ignore la qualité du bois, ses défauts, l'état du bois dans les scellements beaucoup trop profonds dans la maçonnerie et sans doute sans aucune protection, le type de plancher sur le solivage, autant d'incertitude qui commande la prudence.

Un exemple : Une chaise en bois sur laquelle vous avez l'habitude de vous basculer en arrière sur deux pattes, nous l'avons tous fait. Vous pouvez faire tous las calculs que vous voulez, les deux pattes cassent. Pourtant, cent fois et plus vous l'avez fait sans qu'il se passe quoi que ce soit et un jour, personne ne peut expliquer pourquoi, crrrracccc et vous vous retrouver les quatre fers en l'air, les pattes ont cassé.

Désolé de vous le présenter comme cela, mais c'est la loterie.

Oui biensûr.

Mon questionnement porte plutôt sur la façon dont on pourrait améliorer ce plancher : est-ce que doubler les solives serait une solution ? Si j'ai bien compris, pour le fléchissement cela n'aura pas d'impact mais cela devrait améliorer le problème de charge ?

Ou peut-être insérer une poutre importante pour soutenir les solives, qui reposerait sur deux poteaux positionnés aux deux angles de la trémie ?

Mais elle ne serait pas centrée dans la pièce, j'imagine que ce n'est pas terrible ? 

Attention, vous pensez ""baignoire"", mais en ce qui me concerne je raisonne ""plancher habitable"".

Même tripler les solives serait encore limite, en revanche, on peut essayer la poutre de soutient en me précisant sa position précise, celles des poteaux et préciser si ladite poutre porte d'autres solives après la trémie, bref un plan complet dimensionné.

Mais il faut bien prendre en compte que ce n'est pas un ""bricolage du dimanche"" c'est un chantier complexe pour lequel il faudra nécessairement étayer pour légèrement soulever les solives existantes afin qu'elles reposent toutes et soient fixées sur ladite poutre.

Question subsidiaire, sur quoi reposeront les poteaux qui descendront des charges concentrées très importantes au cm² ?

Pour la baignoire, on posera plutôt une douche si c'est possible, en espérant avoir assez de hauteur !

Pour le moment, on aimerait surtout avoir un plancher un peu plus sécurisé et moins "trampoline", et cela aux deux étages (R+1 et combles).

Voici les plans côtés, avec en rouge l'emplacement idéal pour les poteaux (cercles) et poutres, pas encore dimensionnés correctement  :

Pour ce qui est des poteaux au RDC, la cheminée à gauche empêche d'avoir une poutre au même endroit qu'au R+1. J'imagine qu'il faudrait donc deux poteaux : un qui reprend les charges du poteau du R+1 et un autre poteau pour la poutre du RDC.

Le sol du RDC est une dalle en béton assez (trop) fine : 2 cm sur un lit de galets puis de la terre. 

Aussi, sur les solivages du R+1 et des combles est présent un plancher en pin ancien, déjà posé quand on a acheté.

Pour ce qui est des travaux, nous faisons une grosse rénovation, la maison est complètement à nu et vide. Nous allions enfin commencer à aménager, mais si l'on veut aussi sécuriser un peu les solivages, c'est donc le dernier moment pour entreprendre des travaux un peu conséquents.

Vous vous focalisez sur la baignoire qui n'est pas le problème. Certes il y a baignoire, mais à cet emplacement il n'y a pas de meubles et pas de personne et la charge que représente ladite baignoire est une charge temporaire et non pas permanente comme un meuble.

Je vous communiquerai les descentes de charges, mais il faudra créer des massifs conséquents en béton armé.

Ces calculs prennent du temps, j'essaie de répondre au plus vite.

Merci de prendre le temps de me répondre.

Pour la baignoire, je voulais dire que si c'est possible d'en mettre une après le renforcement des solivages : super, sinon on fera autrement. Ce n'est effectivement pas le problème

Il est évident que le solivage devient correct avec un appui intermédiaire, dans les trois cas, les flèches et déformations sont négligeables.

Il faut savoir qu'une solive sur trois appuis, c'est l'appui intermédiaire qui prend le plus de charge. Il m'a donc fallut calculer préalablement les trois cas pour déterminer les réactions aux trois appuis d'une solive dans les trois cas pour calculer les trois types de poutres.

1)         Poutre RCH partie gauche – BLC GL24 (Bois Lamellé-Collé -Import) – Portée 3530 – Bande de chargement 2350 – Section 90 x 320 – poids 55kg – Réactions aux appuis 1315kg – Flèche à terme après fluage L/410 – Déformation attendue de l’ordre de 9mm.

2)        Poutre R+1 partie gauche – BLC GL24 (Bois Lamellé-Collé -Import) – Portée 3530 – Bande de chargement 2400 – Section 120 x 320 – poids 75kg – Réactions aux appuis 1485kg – Flèche à terme après fluage L/480 – Déformation attendue de l’ordre de 7mm.

3)        Poutre RCH et R+1 partie droite – BLC GL24 (Bois Lamellé-Collé -Import) – Portée 4120 – Bande de chargement 2400 – Section 120 x 360 – poids 100kg – Réactions aux appuis 1600kg – Flèche à terme après fluage L/470 – Déformation attendue de l’ordre de 9mm.

Je fais figurer les trois sections afin de vous donner le choix de commander trois poutres différentes ou de vous baser sur la dernière dont la section est la plus importante.

Concernant les poteaux, ils doivent bien sûr être d’une seule longueur pour la poutre de gauche de l’étage, l’un au-dessus de l’autre pour les poutres de droite.

Bois contrecollé de section 140 x 140.

Attention, les poteaux sont montés sur platines de pieds réglables dont la surface d’appui est de 135 x 135mm.

Si nous prenons l’exemple de la poutre de droite qui cumule RCH et R+1 la descente de charge est de 3250kg soit en gros 18 kg/cm² ce qui est considérable.

Concernant le plancher, il vous sera nécessaire de poser des lambourdes en 63 x 100 à plat avec des entraxes de 500 pour des dalles OSB 3 en 2500 x 675 x 22mm.

Pose perpendiculaire aux lambourdes à joints décalés, petites rives portées et fixées sur les lambourdes. Fixation par vis à filetage partiel 5 x 60 avec entraxes de 150mm sur les petites rives et 300mm en partie courante, assemblages collés eu mastic colle.

Je vous mets en garde sur la mise en œuvre qui risque d’être ‘’Rock and Roll’’ si les solives existantes ont fléché. Il sera donc peut-être nécessaire d’étayer et de les soulever légèrement de telle sorte qu’elles reposent toutes et soient fixées sur les poutres.

En outre, je rappelle qu’un plancher est un ouvrage structurel porteur qui ne doit rien au hasard, à l’improvisation et au bricolage, soyez extrêmement vigilent et précis.

(Pour votre information, cette réponse a nécessité 3h45mn)