COB - CONSTRUCTION A OSSATURE BOIS - PANNEAUX OSB ET AUTRES PANNEAUX DE PROCESS UTILISÉS COMME PARE-VAPEUR.
Panneaux dérivés du bois et en particulier OSB 3 utilisés à la fois comme contreventement intérieur et comme ‘’’’’pare vapeur’’’’ (je mets le terme entre multiples guillemets) pour certains apprentis sorciers et autres personnes crédules ou mal informées.
Nous constatons de
plus en plus souvent sur les chantiers, que des panneaux et en particulier de
l’OSB, sont utilisés en contreventement intérieur pour servir également de
pare-vapeur.
Parallèlement sont
de plus en plus utilisés des matériaux dits biosourcés et de la fibre de bois en tant qu'isolants,
les uns et les autres, plus ou moins sensibles à l’humidité.
Dans ces
conditions, il est essentiel de parfaitement maitriser les échanges hydriques
des parois, faute de quoi, nous pouvons présager des catastrophes ultérieures.
Par ailleurs, le
‘’mille feuilles’’ que représente la composition d’une paroi, a pour
conséquence de ne pas faire apparaitre les désordres rapidement et notamment
dans la période décennale.
Malheureusement
lorsque ces désordres sous forme de moisissures ou de pourriture apparaissent
visuellement, la structure de la construction est gravement touchée, pouvant
porter atteinte à la solidité de l’ouvrage, selon l’expression consacrée.
Rappel
technique :
Le Sd exprimé en mètres est
égal à la valeur µ (mu) x l’épaisseur du panneau en mètres.
Le µ est le facteur de résistance à la diffusion de vapeur comme étant 1/Perméance
La perméance est
la perméabilité divisée par l’épaisseur en mètres.
La perméabilité
est la mesure de la quantité de gaz ou de liquide qui traverse le panneau.
La perméabilité se
mesure en laboratoire en appliquant une différence de pression entre les deux
faces d’un échantillon de matériau et en mesurant le débit par exemple de
vapeur d’eau.
Le facteur de
résistance à la diffusion de vapeur µ doit être obligatoirement
déterminé par essais selon les normes suivantes :
NF EN ISO 12572
pour les matériaux bois ou dérivés du bois comme les panneaux, ainsi que les
plaques de plâtre.
NF EN 12086 pour
les matériaux isolants.
NF EN 1931 pour
les films pare-pluie et les barrières à la diffusion de vapeur.
La valeur µ
est déterminé selon deux modes dits de la coupelle sèche et de la coupelle
humide, de telle sorte que :
1) Lorsque le panneau est utilisé comme
barrière à la vapeur d’eau et posé côté intérieur de la paroi, le calcul
de la valeur Sd est égal à la valeur µ humide x l’épaisseur du panneau.
2) Lorsque le panneau est utilisé comme
barrière à la vapeur d’eau et posé côté extérieur de la paroi, le calcul
de la valeur Sd est égal à la valeur µ sèche x l’épaisseur du panneau.
Pour être objectif
il convient de préciser que lesdites coupelles mesurent moins de 100mm de
diamètre soit environ 80 cm², alors qu’un panneau mesure généralement bien plus
de 30000 cm².
Par ailleurs, la
composition, le mode de fabrication et le mélange collant des panneaux OSB les
rends extrêmement hétérogènes, chez un même fabricant, d’un panneau à l’autre,
d’une fabrication à l’autre et d’un fabricant à l’autre.
Ceci explique que
l’on trouve de plus en plus de valeurs dans différent documents et sur
Internet, souvent sans précision du mode de calcul.
A ce jour un seul
fabricant (français) d’OSB a fait tester deux épaisseurs de panneaux OSB 3, 13
et 18mm.
Les valeurs Sd en
mètres sont les suivantes :
Coupelle humide pour utilisation en intérieur : 13mm = 0,988m
– 18mm = 1,206m
Coupelle sèche
pour utilisation en extérieur : 13mm =
1,599m – 18mm = 1,548m
En conclusion,
l’utilisation de panneaux OSB en intérieur pour sa fonction de contreventement
est possible, mais pour une fonction de pare-vapeur est une hérésie et un
risque non négligeable à moyen et long terme, dans la mesure ou l’OSB est en réalité
‘’une passoire’’.
Quant à ceux qui prônent
la règle de moyen dite du facteur 5 qui consiste à poser côté intérieur un
pare-vapeur, film ou panneau, dont le valeur Sd est d’au moins 5 fois plus
élevée que la valeur Sd du pare-pluie ou de l’écran extérieur.
Cela étant, là
aussi, pour maîtriser cette règle, il faut connaître précisément les valeurs Sd
des matériaux qui composent la paroi.
Comme précisé plus
haut, ces valeurs doivent faire l’objet d’une certification de la part d’un
laboratoire notifié.
À la date du 29
mai 2024, seuls quatre industriels bénéficient d’une certification CTB panneaux
de process incluant une valeur Sd pour des panneaux de particules et OSB
conformes à l’annexe B des NF DTU 31-2 et 31-4.
En outre, j’en profite pour rappeler ici aux particuliers qui
souhaitent faire construire leur maison, qu’il est important de savoir qu’il
existe en France deux systèmes d’orientation des usages, le système
réglementaire et le système normatif.
Le système réglementaire est publié sous forme de textes
législatifs, de lois et de décrets d’application, applicables à tous,
comme par exemple la Réglementation Thermique, les règles parasismiques, la loi
dite "termite", la réglementation acoustique, la sécurité incendie
etc.
Le système normatif est, comme son nom l'indique, composé de
normes NFP, NF EN, DTU ou à défaut des AT (Avis Techniques) ou DTA (Documents
Techniques d'Application) délivrés pas le CSTB, lorsque le produit ne figure
pas encore dans une norme et/ou une application.
Vous pensez sans doute que votre constructeur se doit de respecter
les normes en vigueur au moment de la construction de votre maison.
Détrompez-vous, les normes sont une semi hypocrisie, dans la
mesure où, contrairement aux règles, elles ne sont pas d'application
obligatoire, elles ne vous protègent que lorsqu'il y a un réel désordre.
Nous rencontrons de plus en plus souvent des entreprises qui
affirment haut et clair, malheureusement à juste titre, qu'elles se moquent des
normes, que leur seule obligation est la sacro-sainte "Obligation
de résultat".
Nous savons aussi que la limite de cette obligation de
résultat, reprise dans la plupart des documents de marchés, est de
dix ans, passé ce délai, il n’y a plus aucun recours en garantie.
En revanche, le respect des normes permet d'offrir une durabilité
des ouvrages bien au-delà de la période décennale, dans la mesure où dans
l'esprit du normalisateur, la durabilité d'un ouvrage ne doit pas se limiter à
dix ans, mais à trente voir cinquante ans.
Il n'est pas rare de voir des constructions en cours, exposées
pendant des semaines aux intempéries, des bois et panneaux gorgés d'eau, à la
limite de la saturation, des ITE en laine de bois détrempées.
Nous savons tout aussi bien que la composition de nos parois bois,
ne permettra pas, dans la plupart des cas ou sauf autre désordre (insertion
menuiserie ou autre) de détecter la moindre moisissure, la moindre pourriture à
l'intérieur de ces parois dans la période des dix ans.
De fait, les entreprises indélicates font ce que bon leur semble en
toute impunité, en argumentant : <<Mais on fait toujours comme ça
depuis des années, et il n'y a aucun problème >>
Aucun problème certes parce que le plus souvent, les désordres
arrivent au-delà de la garantie décennale, donc pas d'enregistrement chez les
assureurs, donc pas de problème pour l'entreprise.
La seule chose qui protège le maître d’ouvrage est le respect de la
norme :
NF P 03-001
Marchés privés
Cahiers types
Cahier des clauses administratives générales
applicable aux travaux de bâtiment faisant l'objet de marchés privés.
Ci-dessous un extrait du paragraphe 8 de la
version 2000 :
8 Conditions techniques d'exécution des travaux
8.1 Fournitures et travaux
Les documents particuliers du marché
définissent les conditions d'exécution des travaux. En l'absence de
dispositions spécifiques figurant dans les documents particuliers du marché :
8.1.1
L'exécution et le dimensionnement des ouvrages
(ou parties d'ouvrages) traditionnels sont soumis aux dispositions des normes
françaises NF référencées DTU de mise en œuvre et règles de calcul.
8.1.2
Les fournitures doivent répondre aux
spécifications des normes françaises existantes.
8.1.3
Les normes applicables sont celles dont le mois
de prise d'effet figurant sur le document est antérieur de trois mois à celui
du lancement de la consultation, sauf indication contraire indiquée dans les
normes.
8.1.4
L'emploi de matériaux, procédés, éléments ou
équipements non traditionnels est subordonné à l'existence d'un Avis Technique
favorable en vigueur délivré en application de l'arrêté du 2 décembre 1969, ou,
à défaut, à un accord expressément constaté des parties.
Cette norme a été révisée et est parue le 20 octobre 2017.
C'est la seule façon de contraindre les entreprises à respecter les
normes.
Mais ATTENTION
: Elle n'est applicable que dans la mesure où son application est
reprise dans les documents du marché et signés par les parties.
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